Un vieil indien raconte à son petit-fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille.
Le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse.
Le deuxième loup représente la peur, l’avidité et la haine.
“Lequel des deux loups gagne ?”demande l’enfant.
“Celui que l’on nourrit” répond le grand-père.
Sagesse amérindienne
Aujourd’hui m’est venue cette idée toute bête, écrire mes pensées au jour le jour, lorsque le courage de le faire me le permettra, car il faut bien le dire, je suis très paresseuse, remettant toujours à plus tard, on dit procrastiner, je crois que je suis la championne de la procrastination, on ne peut pas trouver mieux, si vous saviez le nombre de projets que j’ai pu avoir, n’allant jamais au bout, et parfois ne les entamant jamais !
J’admire les personnes qui vont toujours au bout, luttant contre vents et marées, forts d’une volonté sans faille.
Oui, je procrastine, et en plus je suis lâche, je n’ai pas su défendre ma vie, mon équilibre familial, en gardant un mari que j’aimais.
Et en plus, je peux le dire, je suis sûrement naïve, pas bête, non, mais trop confiante dans les gens.
Je suis une EX, c’est comme ça qu’on dit, ex quoi ?
Et d’abord, que veut-on dire lorsqu’on dit ton EX ? On en fait des livres, et puis des films, dramatiques ou comédies, faire pleurer, faire rire, faire vibrer, chacun sait qu’on a besoin de voir comment font les autres, fiction ou pas.
Chacun essaie de démêler la pelote, et on se rend compte qu’elle est unique, et ne ressemble en rien à celle du voisin. Et bien voilà la définition :
« Préfixe, du latin ex, hors de, qui, placé devant un nom avec un trait d’union, sert à désigner une fonction, un état antérieurs qui ont cessé d’être : Une ex-ministre, l’ex-mari de ma cousine. »
Et bien voilà, ça fixe les choses !
Cet état de fait devrait être simple, cela n’est plus, on oublie, on efface l’ardoise…
Mais on oublie dans cet état de fait, que l’être humain se construit sur ses souvenirs, son passé, et qu’il est par ce qu’il a vécu.
L’ex a été, et sera toujours une personne qui a vécu sa vie avec quelqu’un, et ces années ne s’effacent pas d’un coup d’éponge.
Il faut vivre avec, et laisser ce passé resurgir sans l’occulter.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Dimanche 6 février.
Quelques jours après le passage du cyclone Batsirai, j’avais envie de marcher, étant adepte du kayak de mer, les conditions météorologiques très défavorables
n’ont pas permis la pratique depuis mercredi dernier, autant dire que nous ne sommes pas prêts de remonter sur l’eau, celle-ci va rester sale encore un petit moment, le temps que dame Nature parvienne à réguler tous les déchets évacués par les ravines.
D’ailleurs ce matin, j’ai pu constater que ces dernières coulent encore. Le débit a bien diminué dans la ravine de la Rivière d’Abord, mais le niveau est encore haut. Il a beaucoup plu, surtout dans les hauts, le temps que toute cette eau s’évacue…
Aujourd’hui au Tampon, nous avons le droit à une vraie belle journée, le soleil est revenu, l’eau au robinet aussi ! Elle était coupée depuis la veille, l’alimentation en électricité a été quasi constante, merci pour le réfrigérateur congélateur, ça c’était plutôt cool !
Ces moments permettent de se rendre compte que nous sommes capables de vivre en utilisant très peu d’eau.
Deux petits saladiers pour la vaisselle suffisent, pour le brossage des dents, un gobelet d’eau, pour les toilettes un demi-seau, et point crucial, la toilette, un gant et une demie bassine pour se doucher, une timbale permet de se rincer. Le shampoing, une fois par semaine, suffit, ça tombe bien, je le fais le dimanche !
Les progrès, l’alimentation en électricité et en eau n’ont pas apporté que des bienfaits, certes nous avons le confort, mais nous oublions de par cette abondance, l ‘économie des ressources, naturelles ou bien produites par l’homme.
Petite digression, ce n’était pas vraiment ce que je voulais partager, en marchant, en général, les idées affluent, certaines passent fugitivement, d’autres marquent notre esprit.
En fait, j’ai recommencé à ressasser des éléments du passé, il n’est pas toujours possible de les refouler, et à mon avis, il ne vaut mieux pas, ils font partie de notre vie, et nous ne pouvons pas les ignorer, même s’ils nous font encore souffrir.
Bref… Je pensais à mon père parti trop tôt, mon frère également.
Injustice, bien sûr ! Toutes ses vies trop courtes, ce manque, ce vide, toujours présent en nous, nous sommes nombreux à vivre ces expériences.
Et égoïstement, on se dit, qu’à un moment, on sera les derniers dépositaires, les dernières mémoires de ses personnes chères, et là, ça fait mal.
Plus de frère ou de sœur pour partager certains souvenirs…
Le mari est parti voir ailleurs, chercher, trouver un autre amour, en abandonnant la femme avec qui il a partagé sa vie, sans paroles, juste des faits, des actes, et on se demande ce qu’on a fait pour mériter ça.
Une souffrance non exprimée, des angoisses, des vies qui se frôlent sans bien communiquer, passant leur temps à travailler, élever leurs enfants , et puis, un jour, au pire moment de sa vie, lorsqu’on est au fin fond, on vous assène un coup de massue !
On se dit qu’on est passés à côté de certaines choses, que tout aurait pu être rattrapé, pardonné, mais on n’est pas seul, on est deux, et on ne choisit pas, parfois on subit, on encaisse, on garde en soi, on n’ose pas exprimer par peur de perdre l’être cher, et puis finalement, rien n’y fait, on est impuissant face à l’incompréhension.
On souffre, on avance quand même, on marche à petits pas, et puis petit à petit on se reconstruit, c’est difficile, mais on y arrive.
Le soleil brille, et je continue de marcher, un mainate se pose sur la rambarde du petit pont, là où deux jours auparavant le petit bras de la ravine coulait, changeant l’apparence de ce parc.
Des petits riens bouchent la vue sur le passé. Et on se dit que tout continue, et que finalement, il faut laisser les choses se faire, rien n’arrive sans raison.
J’ai bien marché, un rythme un peu trop rapide, le cœur est bien monté, mais il le fallait, le corps en avait besoin, et surtout l’esprit !
Ne rien oublier, surtout ne rien oublier, et avancer à petits pas fait parcourir un grand chemin !